Haïti : Sit-in devant la résidence officielle du premier ministre contre le kidnapping

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Pour protester contre l’insécurité en général, les enlèvements contre rançon en particulier, un sit-in a été organisé devant la résidence officielle du Premier
Ministre, ce mardi, à Bourdon, commune de Pétion-Ville. L’initiative est d’un groupe de citoyens interpellés par la dégradation du climat sécuritaire en Haïti.

Pétion-Ville, le 19 janvier 2021.- Il n’en est point de doute. L’enlèvement contre rançon du jeune entrepreneur, Mike Bellot, a sonné la révolte au sein de la jeunesse en Haïti contre le kidnapping. Ils étaient plusieurs dizaines à camper devant l’entrée de la résidence officielle du Premier Ministre, ce mardi 19 janvier, à Musseau, Bourdon, Commune de Pétion-Ville.

Par cette initiative, ces jeunes, réunis dans le cadre d’un mouvement citoyen baptisé ‘’ ENGAGEMENT’’ entendaient dénoncer les actes de kidnapping dont l’ampleur tend à la démesure ces derniers temps à Port-au-Prince. Trop ! S’en est trop ont donc signifié les protestataires au Chef du Gouvernement, Joseph Jouthe également président du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN).

L’économiste Etzer Emile, l’un des organisateurs de ce rassemblement n’y va pas avec le dos de la cuillère. Le responsable de la fondation ‘’Avenir’’ enjoint les autorités à prendre des mesures drastiques afin de freiner la vague d’enlèvements en hausse dans la capitale haïtienne et ses environs.

Le pays va mal. La désolation de l’ancien maire de la commune de Carrefour est palpable. Musicien de son état, Yvon Jerome évoque les conséquences de l’insécurité sur la vie nocturne en Haïti. Et que dire de l’inaction des autorités pour mettre un terme au phénomène du kidnapping ? Se demande l’ex -Batteur de la formation musicale, Mass compas. Il accuse donc, les autorités d’être complices.

Pancartes en mains, et lançant des propos hostiles contre l’équipe en place, les manifestants contre le kidnapping avaient occupé le devant de la résidence officielle du premier ministre pendant une bonne partie de la journée de ce mardi. La situation a failli tournée au vinaigre, alors que certains militants de l’opposition aux visages très connus du milieu politique ont tenté d’en faire une récupération politique. D’un mouvement pacifique on commençait à assister à des protestataires qui s’allongeaient à même le sol, gênant ainsi la circulation des véhicules qui jusque-là se faisait tranquillement, malgré la tenue du sit-in. Sur place, les agents des forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes prétextant que l’activité n’avait pas été signifiée à la police.

Le mouvement a été repris quelques minutes plus tard. Et s’agissant du motif de cette tentative des policiers pour dissiper la manifestation à défaut de notification, l’économiste Etzer Emile l’avait démenti formellement, Certes, la démarche avait été initiée mais, l’organisateur affirme que la police n’avait pas accepté la lettre qui lui a été adressée en ce sens. En effet, il a été dit aux organisateurs que les manifestations dans la zone résidentielle du premier ministre étaient interdites, a révélé Etzer Emile.

Tout compte fait, le sit-in contre l’insécurité, a pris fin sans qu’aucun incident majeur n’ait été enregistré. Seul ombre au tableau, le message que les organisateurs voulaient adresser au premier ministre joseph Jouthe sous forme de correspondance mais qui n’a pas été reçue. Il a été demandé à ces derniers de la déposer de préférence à la primature.

Il faut dire qu’aux termes de ce mouvement, le premier ministre, Joseph Jouthe s’est rendu sur les lieux de l’événement, mais il n’a même pas eu le temps de s’entretenir avec les initiateurs. Face au comportement hostile affiché par les manifestants, le chef du gouvernement a dû rebrousser chemin.

Vant Bèf Info (VBI)