Zone métropolitaine/Violence : 152 morts recensés par la Commission Episcopale Justice et Paix en trois mois
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Présentation ce jeudi, à Port-au-Prince, du 75e rapport d’observation de la Commission Épiscopale Nationale Justice et Paix (CE-JILAP) autour de la situation de violence dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Pas moins de 152 personnes ont été tuées au cours du deuxième trimestre de l’année 2020, rapporte la CE-JILAP.
Port-au-Prince, le 10 septembre 2020.- Selon le 75e rapport de la Commission Épiscopale Nationale Justice et Paix (CE-JILAP) intitulé Je wè, bouch fèt pou pale présenté le jeudi 10 septembre, autour de la situation de violence pendant le deuxième trimestre de l’année 2020, pas moins de 152 personnes ont été tuées dans les sept communes de la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Il s’agit de Port-au-Prince, Delmas, Carrefour, Cité-Soleil, Pétion-Ville (Route de frère), Tabarre et Croix-des-Bouquets.
Parmi les victimes, 114 ont été tuées par balle, 13 à l’arme blanche, 15 dans des accidents de la circulation, quatre dans des incendies et quatre autres dans des circonstances non déterminées par les enquêteurs de la CE-JILAP, selon Jean Bernard Marcelin, ancien responsable de l’observation au niveau de cet organisme de défense des droits humains. Il a souligné que 12 femmes figurent parmi les victimes.
Selon la CE-JILAP, au cours de ce deuxième trimestre, la commune de Port-au-Prince est prise en sandwich entre deux centres de violence inouïe. « La population est prise dans une panique, des gens sont contraints de quitter leurs maisons comme des juifs errants », dénonce ledit rapport.
La publication du 75e rapport sur la violence confirme en même temps la situation extrêmement grave d’impunité qui perdure dans le pays. Le plus grand problème c’est que les enquêtes n’aboutissent surtout pas, alors que l’impunité règne en maître, fait remarquer le rapport.
Face à ce constat, la commission reprend une série de propositions concernant le bon fonctionnement de la justice. La CE-JILAP préconise l’indépendance du système judiciaire, la redéfinition du rôle du commissaire du gouvernement, l’existence d’une proximité entre la population et la police judiciaire, le respect de la dignité et les droits des personnes, entre autres.
La prolifération des gangs au niveau de la zone métropolitaine de Port-au-Prince et la fédération de ces derniers en « G9 en famille et alliés » sont des points qui constituent des préoccupations pour les responsables de la CE-JILAP. Ils demandent aux autorités étatiques d’adopter des mesures urgentes afin de mettre les bandits hors d’état de nuire.
Vant Bef Info (VBI)