Haïti / Protestation Des manifestants se réclamant de la police exigent de meilleures conditions de travail
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Des dizaines de citoyens qui affirment appartenir aux différentes unités de la police nationale d’Haïti (PNH) ont participé ce dimanche 27 octobre à Port-au-Prince, à une marche de protestation pour entre autres, exiger de meilleures conditions de travail en faveur des policiers. Ils ont ainsi ignoré la mise en garde de la direction générale qui avait rappelé que les policiers n’ont pas le droit d’organiser de tels mouvements.
Port-au-Prince, le dimanche 27 octobre 2019.- Comme annoncé, des citoyens se présentant comme des policiers, ont marché à Port-au-Prince ce dimanche 27 octobre 2019 pour réclamer de meilleures conditions de travail.
Les reporters de l’agence Vant Bef Info (VBI) ont remarqué sur le parcours, plusieurs citoyens ne portant aucune uniforme et dissimulant, pour la plupart leurs visages, dénoncer les mauvaises conditions de travail des agents de la police nationale, institution à laquelle ils affirment appartenir.
Il faut dire que le porte-parole parole de la PNH, Michel-Ange Louis-Jeune ainsi que la direction générale de la police, avaient rappelé aux agents que, selon la loi du 29 novembre 1994 portant création et organisation de la police, les officiers de police n’ont pas le droit d’organiser des manifestations de rues.
Vêtus de blanc, les protestataires brandissaient des pancartes et déployaient des banderoles pour faire passer les revandications des agents des différentes unités de la PNH.
7 mois de primes de risque impayés aux agents de l’unité spécialisée BLTS (brigade de lutte contre les trafics de stupéfiants), des soins de santé adéquats pour les policiers blessés dans l’exercice de leur fonction, un appui soutenus aux proches des agents assassinés, telles ont été entre autres les revandications exprimées par les protestataires qui affirment que les policiers ne sont pas « des esclaves ».
Ils ont aussi exigé un meilleur accès aux prêts accordés par l’office nationale d’assurance vieillesse (ONA) et de meilleurs taux d’intérêts sur les prêts accordés par la banque nationale de crédit (BNC).
Quant aux salaires des policiers, ils sont pour le moins dérisoires et doivent être ajustés, ont souligné les manifestants.
Des militants politiques connus de l’opposition ont également été remarqués sur le macadam ce dimanche pour continuer d’exiger la démission du président Jovenel Moïse.
Devant la direction générale de la PNH à Pétion-Ville, les protestataires ont fait savoir que leur marche ne s’inscrivait pas dans lignée des manifestations organisées depuis tantôt deux mois pour demander la démission du président Jovenel Moïse.
« Nou pa pou voye ale! Nou pa nan mande rete! Nou pa nan politik. Sispann politize PNH! Nou mande chanje kondisyon lavi nou ».
Ce qui en français se traduit par « Nous ne sommes ni pour le départ, ni pour le maintien. Cessez de politiser l’institution policière. Nous ne faisons que réclamer de meilleures conditions de travail ».
La direction générale de la PNH avait prévenu de déplorer, par précaution, des agents de l’inspection générale sur les lieux prétendus du rassemblement afin d’instruire tout éventuel cas de violation du manuel des règlements généraux de la Police.
Au besoin, poursuivait la direction générale, les services d’enquete de l’inspection générale pourront aussi compter sur les images collectées par les photographes et cameramans de la PNH, déployés spécialement sur les lieux à cet effet.
Vant Bèf Info (VBI)