Haïti : le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé lance une offensive contre la corruption et l’insécurité

Getting your Trinity Audio player ready...

Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a réaffirmé ce vendredi 23 mai 2025 l’engagement ferme de son gouvernement dans la lutte contre la corruption et l’insécurité, soulignant la nécessité pressante de restaurer l’ordre constitutionnel. Il participait à la cérémonie de lancement du projet « Partenariat pour la mise en place de la plateforme multi-acteurs autour de la lutte contre la corruption », organisée à l’hôtel Montana à Pétion-Ville.

Pétion ville, le 23 mai 2025. Ce projet est une initiative de l’organisation Ensemble Contre la Corruption (ECC), soutenue par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Il vise à élaborer une feuille de route nationale et consensuelle pour une lutte collective et institutionnelle contre la corruption. Le projet implique plusieurs institutions clés telles que l’ULCC, la CSCCA, le CSPJ, l’UCREF, la CNMP ainsi que des représentants de la société civile.

« La corruption n’est pas une simple dérive administrative. Elle constitue une menace directe contre le développement, la justice sociale et la souveraineté nationale », a déclaré le chef du gouvernement. Il a dénoncé les conséquences de cette pratique : privation d’avenir pour la jeunesse, manque d’enseignants dans les écoles, et pénurie de médicaments dans les hôpitaux.

M. Fils-Aimé a affirmé que son action s’appuie sur trois piliers : transparence, responsabilité et autorité de l’État dans la gestion des affaires publiques.

Par ailleurs, il a insisté sur le lien étroit entre sécurité et démocratie, en précisant que le référendum constitutionnel et les élections générales, prévus pour le 15 novembre 2025, ne pourront se tenir que dans un climat sécurisé.

« Il n’y aura pas de référendum ni d’élections sans sécurité », a-t-il tranché, annonçant un investissement massif dans l’équipement de la Police Nationale d’Haïti (PNH), ainsi qu’une meilleure prise en charge des policiers et du personnel civil de la PNH. Le budget rectificatif prévoit de doubler l’enveloppe allouée à la sécurité.

Enfin, M. Fils-Aimé a rappelé que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et son gouvernement œuvrent à la restauration complète des institutions démocratiques, via l’organisation du référendum et des élections générales. Selon lui, ces étapes sont essentielles pour le retour à l’ordre constitutionnel, la légitimité des dirigeants et la souveraineté populaire.

Cependant, cette déclaration intervient dans un contexte tendu. En effet, l’ULCC a récemment publié un rapport accablant visant plusieurs fonctionnaires et anciens responsables étatiques. Le rapport mentionne trois membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), structure ayant nommé l’actuel Premier ministre, pour leur implication présumée dans un scandale de corruption à la Banque Nationale de Crédit (BNC). Cette situation soulève des questions : le Premier ministre pourra-t-il mener à bien cette lutte sans se retrouver lui-même en position délicate ?

Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *