Economie : Mise à rude épreuve, la filière avicole en Haïti au centre d’une importante réunion

Getting your Trinity Audio player ready...

Une réunion  des acteurs clés du secteur avicole haïtien s’est tenue ce mardi, avec pour objectif d’aborder les obstacles persistants entravant la production locale d’œufs et de volailles. Parmi les participants figuraient le Conseiller-Président Leslie Voltaire, le ministre de l’Agriculture Vernet Joseph, et des représentants d’éleveurs et d’entreprises privées.

Port-au-Prince, 20 mai 2025_

Le constat est sans appel : près de 90 % des intrants avicoles (aliments pour volailles, poussins, équipements) sont importés, rendant la production locale vulnérable aux fluctuations des prix sur le marché international et aux pénuries. Malgré des années de discussions, les mesures promises pour relancer la filière peinent à se concrétiser, laissant les petits éleveurs dans une précarité croissante.

Si les autorités évoquent une « stratégie de substitution aux importations », incluant des baisses de taxes et un accès facilité au crédit, les professionnels du terrain restent sceptiques. « On entend ces promesses depuis des années, mais rien n’a véritablement changé. Sans une vraie politique agricole renforcée par des infrastructures, les discours ne suffiront pas », confie un éleveur présent à la réunion, sous couvert d’anonymat.  

 Des défis concrets non résolus

Le ministre Joseph a reconnu la nécessité de réduire le coût des aliments pour animaux qui représente jusqu’à 70 % des dépenses des éleveurs , mais sans annoncer de plan précis. Par ailleurs, la question de la compétitivité face aux importations massives, notamment en provenance de la République dominicaine, a été à peine effleurée.  

Certains participants ont également pointé l’absence de mécanismes de contrôle pour éviter que les fonds publics ne soient détournés ou mal utilisés, comme ce fut le cas dans d’autres programmes agricoles du passé. 

En clôture, le Conseiller-Président Voltaire a appelé à une « collaboration renforcée » entre l’État et le secteur privé, promettant des « actions concrètes ». Toutefois, aucun calendrier ni budget détaillé n’a été communiqué, laissant planer le doute sur la faisabilité des propositions.  

Pour les observateurs, cette réunion s’inscrit dans une longue série de dialogues sans suite, d’où la nécessité de changer de paradigme. La véritable question reste : les annonces d’aujourd’hui déboucheront-elles enfin sur des mesures applicables, ou resteront-elles lettre morte comme tant d’autres avant elles ?

Martino CADET 

Vant Bèf Info (VBI)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *