Crise migratoire : plus de 119 000 Haïtiens expulsés de République dominicaine en quatre mois

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Entre le 1er janvier et le 30 avril 2025, les autorités dominicaines ont expulsé ou rapatrié un total de 119 003 ressortissants haïtiens, selon les données officielles publiées par la Direction générale des migrations (DGM). Ce chiffre, en forte hausse par rapport à l’année précédente, traduit une intensification des mesures migratoires depuis octobre 2024.

Sur ce total, 56 120 personnes ont été expulsées par voie administrative, tandis que 62 883 ont été rapatriées, principalement via les postes frontaliers de Dajabón, Élias Piña, Jimaní et Pedernales. Le mois d’avril a enregistré un pic, avec 32 540 retours, surpassant les chiffres de mars (28 583), février (26 659) et janvier (31 221).

Les centres de traitement les plus actifs pour les expulsions en avril ont été ceux de Haina (11 475 cas), Santiago (2 853) et Dajabón (684). Pour les rapatriements, Dajabón (7 109), Élias Piña (5 843), Jimaní (2 514) et Pedernales (2 072) ont concentré la majorité des retours, soulignant une pression migratoire continue sur les frontières nord et sud.

Le district national de Saint-Domingue reste le principal centre de détention des migrants en situation irrégulière, avec 5 343 arrestations en avril.

Par rapport à la même période en 2024, cette période a connu une augmentation de 71 % des expulsions, avec seulement 69 573 retours enregistrés à l’époque. À titre de comparaison, avril 2024 comptait 21 229 retours, bien en dessous des niveaux actuels.

Depuis la décision du Conseil national de sécurité dominicain d’intensifier les contrôles en octobre 2024, 213 580 Haïtiens ont été renvoyés en seulement sept mois, soit une moyenne mensuelle de 30 511 retours, contre 20 245 avant cette période.

Cette politique migratoire, vivement critiquée par plusieurs organisations internationales, soulève de sérieuses préoccupations en matière de droits humains : procédures d’expulsion expéditives, conditions de détention précaires, et non-respect des normes internationales de protection des migrants. Le silence persistant des autorités haïtiennes face à ces traitements alarmants reste également une source d’indignation.

Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)

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