Corruption-Insécurité : la population fuit la violence, les membres du CPT accusés de dilapider les fonds publics

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Alors que l’insécurité s’installe durablement dans la capitale et les principales villes du pays, les citoyens dénoncent l’indifférence d’un pouvoir de transition de plus en plus critiqué. Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), chargé de rétablir l’ordre, est aujourd’hui au cœur d’une controverse grandissante, accusé de mauvaise gestion et d’inaction face à la crise.

Port-au-Prince, le 28 avril 2025 –
Dans une Port-au-Prince méconnaissable, désertée et marquée par les affrontements armés, la population tente de survivre au quotidien. Sur l’Avenue Christophe, Violette, mère de trois enfants, raconte son calvaire :
« Nous dormons par terre dans un centre d’accueil improvisé. Nous avons tout perdu. Pendant ce temps, les dirigeants voyagent, mènent la belle vie. Qui pense à nous ? »
De nombreux témoignages relayés par la presse et les organisations de défense des droits humains dénoncent des dépenses jugées scandaleuses au sein du CPT. Déplacements onéreux, réceptions privées et services de sécurité luxueux alimentent la colère d’une population en détresse.
« Des millions de gourdes sont dépensés sans aucune transparence, alors que les hôpitaux s’effondrent et que les écoles ferment les unes après les autres », s’indigne Mackenzy Charles, ancien professeur et aujourd’hui déplacé interne. Il s’appuie sur un récent rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), qui dresse un tableau alarmant de la gestion du CPT.
Le climat de désespoir s’installe durablement. Des milliers de familles vivent dans la peur, déplacées, privées de leurs droits les plus fondamentaux.
« Je ne suis plus chez moi nulle part. Nous vivons comme des bêtes, cachés. L’État a abandonné son peuple », déclare Andrice, vendeur ambulant. Pour lui, le pays a été livré aux gangs armés, et aucune mesure sérieuse n’a été prise pour restaurer la sécurité.
Face aux critiques, le CPT reste silencieux. Aucune réponse officielle n’a encore été formulée. Dans ce contexte, les appels à la reddition de comptes se multiplient, notamment au sein des organisations de la société civile, qui dénoncent une gouvernance inefficace et déconnectée, un an après l’arrivée du CPT au pouvoir.
Pendant ce temps, les coups de feu continuent de résonner, les familles continuent de fuir, et l’espoir d’un avenir meilleur s’efface peu à peu avec ces personnalités qui ne se soucient guère de la souffrance des personnes vulnérables.
Jeam Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)