Le RNDDH fustige la montée de l’insécurité et l’usage abusif des fonds publics par le CPT

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Dans un rapport publié le 25 avril 2025, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) critique sévèrement la gestion du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), pointant du doigt une insécurité galopante et une utilisation abusive des finances publiques.

Port-au-Prince, le 26 avril 2025 –
Le RNDDH tire la sonnette d’alarme sur une situation sécuritaire dramatique en Haïti entre avril 2024 et avril 2025. Le document fait état de 4 405 homicides et 3 792 cas de violences sexuelles recensés sur l’ensemble du territoire. Treize massacres majeurs, notamment à Wharf Jérémie, Kenscoff et Carrefour, sont également répertoriés, sans qu’aucune réponse institutionnelle efficace n’ait été déployée, selon l’organisation.
Le rapport dénonce l’absence du Conseil National de Sécurité (CNS), pourtant prévu dans l’accord politique de transition. Ce vide, selon le RNDDH, illustre l’incapacité du pouvoir en place à garantir la sécurité des citoyens. Cette atmosphère de violence persistante compromet toute possibilité de tenir des élections crédibles et transparentes.
Au chapitre financier, le RNDDH accuse le CPT de mauvaise gestion des fonds publics. Il affirme les membres du Conseil auraient coûté environ 93,5 millions de gourdes à l’État sur une année. Ce montant englobe, entre autres, des frais mensuels de 225 000 gourdes, des allocations pour téléphone, résidence, intelligence, et dépenses personnelles, y compris des montants réservés aux conjoints, à la restauration quotidienne et à des primes exceptionnelles.
Au total, le CPT aurait englouti plus de 1,122 milliard de gourdes en une seule année. Aucune mesure concrète de redressement économique n’a été engagée en parallèle, souligne le RNDDH, qui qualifie cette gestion de gaspillage éhonté dans un contexte d’inflation galopante et de précarité alimentaire.
L’organisation conclut en appelant à une rupture immédiate avec ces pratiques jugées irresponsables. À défaut, la transition politique actuelle ne ferait, selon elle, qu’accentuer la crise profonde que traverse le pays.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)