Des larmes pour Pahalgam, mais silence radio pour Canapé-Vert: la posture cynique des dirigeants de la transition

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Ce mercredi 23 avril, pendant que des membres de la brigade (groupe d’autodéfense composé de policiers et de volontaires) de Canapé-Vert se faisaient littéralement hacher à Pacot par des bandits armés, le Conseil présidentiel de Transition (CPT), lui, pleurait pour l’Inde.

Port-au-Prince, le 23 avril 2025.- Dans un geste de grande diplomatie – ou de totale déconnexion de la réalité locale – le CPT, via son coordonnateur Fritz Alphonse Jean, a publié un communiqué vibrant de compassion pour les victimes d’un attentat à Pahalgam, une ville que 99 % des Haïtiens n’ont probablement jamais entendu parler.

« Nous adressons nos sincères condoléances au peuple indien », lit-on dans une note du CPT qui souligne que c’est la position des neuf conseillers-présidents et du gouvernement. Le peuple haïtien, lui, peut attendre, ou mourir en silence.

Mais quoi sur les cadavres encore chauds des policiers et des civils tombés à Pacot ? Pas un mot, ni une minute de silence. Même pas un tweet. Peut-être que la brigade de Canapé-Vert aurait dû se rebaptiser « Brigade de New Delhi » pour attirer l’attention des dirigeants haïtiens.

Pendant ce temps, Port-au-Prince continue de sombrer. Les gangs avancent, les policiers tombent, et le Conseil, stoïque, scrute l’horizon… international.

Car rien n’émeut encore l’élite politique haïtienne qu’une bonne tragédie étrangère. Surtout si elle leur permet d’afficher un peu d’élégance diplomatique pendant que la maison brûle.

Le peuple, lui, ne demande pas des condoléances pour les autres. Il demande simplement qu’on le voit, qu’on l’écoute… et si possible, qu’on le protège.

Vant Bèf Info (VBI)

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