La peur s’installe à Turgeau malgré l’adoption du « budget de guerre »

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Une nouvelle offensive des hommes armés de la coalition Viv Ansanm a semé la panique ce mercredi à Turgeau, en plein cœur de Port-au-Prince. Écoles, entreprises et résidents ont été contraints de suspendre leurs activités, alors que les tirs résonnaient dans la zone, malgré la présence de brigadiers lourdement armés et l’intervention de blindés.

Turgeau, le 23 avril 2025 – Peu avant 10 heures du matin, le quartier s’est vidé dans la précipitation. Le Collège Canado-Haïtien a dû relâcher ses élèves en pleine période d’examens. Le Collège Évangélique Maranatha, provisoirement installé à l’avenue des Marguerites, a également interrompu ses cours, face à l’intensité des affrontements.
Selon des résidents, les bandits tentaient de s’emparer de nouveaux territoires, notamment autour de la rue Casséus et de Babiole. De nombreuses familles ont fui dans l’urgence, abandonnant leurs maisons pour échapper aux violences.
Des brigadiers de Canapé-Vert, épaulés par des unités blindées, ont tenté de repousser l’attaque. Leur intervention a permis, selon plusieurs témoignages, de freiner l’avancée des hommes armés, sans pour autant rassurer une population à bout.

Les impacts économiques se sont fait rapidement sentir. Des entreprises stratégiques comme Digicel, l’hôtel Marriott et Delimart ont suspendu leurs activités. Le quartier, habituellement animé, a été plongé dans un silence angoissant.
Cette flambée de violence intervient alors que le gouvernement a récemment adopté un « budget de guerre » censé renforcer la sécurité nationale. Pourtant, malgré les annonces, les gangs continuent de progresser, et les citoyens, livrés à eux-mêmes, peinent à croire à un retour proche de la stabilité.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)