États-Unis : vers une désignation des gangs haïtiens comme organisations terroristes étrangères
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Les autorités américaines envisagent de classer plusieurs gangs haïtiens, dont la coalition Viv Ansanm et le groupe Gran Grif, comme organisations terroristes étrangères. C’est ce que révèle un article de la journaliste Jacqueline Charles, publié ce vendredi dans le Miami Herald. Une décision aux lourdes conséquences, qui renforcerait l’arsenal juridique des États-Unis contre les soutiens de ces groupes armés.
Miami, le 18 avril 2025 – Si la mesure est officialisée, Washington pourrait poursuivre toute personne ou entité soupçonnée d’apporter un appui logistique ou financier aux gangs, y compris les trafiquants d’armes, certains politiciens, ou encore des hommes d’affaires ayant des liens avec ces groupes. Les sanctions pourraient inclure des gels d’avoirs, des restrictions de visas, ou encore des arrestations.
La désignation permettrait également le transfert de certains membres de ces gangs vers des centres pénitentiaires à sécurité renforcée, comme le redouté complexe carcéral CECOT au Salvador. Ce centre détient déjà des membres de groupes transnationaux tels que Tren de Aragua, une organisation criminelle vénézuélienne également classée comme terroriste par les États-Unis.
Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, soutient fermement cette approche. Il déclare que la crise sécuritaire en Haïti constitue « une menace directe pour la stabilité de la région et pour les intérêts stratégiques des États-Unis ». Il évoque les violences croissantes, les attaques contre des convois humanitaires, des forces de sécurité et même des véhicules diplomatiques américains, qui démontrent l’ampleur du danger.
Une dynamique régionale en cours
Cette stratégie s’inscrit dans une logique déjà amorcée au niveau régional. En février dernier, la République dominicaine a désigné une vingtaine de gangs haïtiens comme organisations terroristes, avertissant que tout membre traversant la frontière serait arrêté et jugé en vertu de sa législation antiterroriste.
Avec plus d’un million de déplacés internes et des milliers de morts, Haïti vit l’une des crises les plus graves de son histoire contemporaine. La désignation de ces gangs comme organisations terroristes par les États-Unis pourrait marquer un tournant dans la lutte internationale contre ces groupes criminels.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)