Violences lors d’une manifestation à Port-au-Prince : l’ORDEDH dénonce la répression et les agressions contre des journalistes

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La manifestation organisée ce mardi dans la capitale haïtienne pour réclamer plus de sécurité a dégénéré en affrontements violents. L’Ordre des défenseurs des droits humains (ORDEDH) condamne la répression exercée par les forces de la Primature et les agressions dont ont été victimes plusieurs journalistes.

Port-au-Prince, 19 mars 2025 – À l’appel des habitants de Canapé-Vert, près d’un millier de personnes ont pris part à cette mobilisation pour dénoncer la montée de l’insécurité. Mais la situation a rapidement dégénéré. Les forces de sécurité ont dispersé la foule à coups de gaz lacrymogène et de tirs à balles réelles, faisant plusieurs blessés. Un jeune manifestant, identifié sous le nom de « Ti Garby », aurait reçu une balle au ventre et succombé à ses blessures à l’hôpital dans l’après-midi, selon des sources locales.

L’ORDEDH dénonce également les agressions subies par plusieurs journalistes présents sur les lieux. Identifiés comme membres de la presse, ils ont été pris à partie par des résidents de Canapé-Vert. Une liste partielle des victimes a été communiquée par Dieudonné St-Cyr, responsable du Collectif des Médias en Ligne. Parmi elles :

• Moïse Beaucejour
• Peter Lyonelson Biamby
• Herby Val
• Wilkenson Germain
• Rudy Éveillard (Uni FM)
• Stanley (Télé Kiskeya)
• Patrick Souvenir (Télé Ginen)

Une note anonyme, dont l’authenticité reste à vérifier, circulait dans la soirée, appelant les journalistes à éviter toute couverture des futures mobilisations dans le quartier.

L’ORDEDH rappelle que la liberté de la presse est un droit fondamental et exige des mesures de protection pour les journalistes. L’organisation exhorte également le gouvernement à garantir la sécurité des citoyens et réclame une enquête indépendante sur ces événements.

Cette manifestation illustre le climat d’exaspération face à l’insécurité. Certains protestataires ont brandi des portraits de Vladimir Poutine et Ibrahim Traoré, affichant leur mécontentement vis-à-vis des dirigeants haïtiens.

Canapé-Vert est depuis longtemps dans la ligne de mire des gangs, notamment après l’attaque spectaculaire d’un minibus rempli de malfrats, le 24 avril 2023. L’avenue Christophe, voisine du quartier, est également une zone sous haute tension.

Selon un récent rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), près de 60 000 personnes ont été déplacées en un mois à Port-au-Prince en raison de l’intensification des attaques de gangs. Une crise humanitaire qui alimente l’angoisse et l’incertitude parmi la population.

Wideberlin Senexant
Vant Bèf Info (VBI)