Port-au-Prince en crise : une chance pour le développement du Grand Nord et du Grand Sud ?

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La montée des violences des gangs et l’instabilité politique plongent Port-au-Prince dans une crise humanitaire et économique sans précédent. Face à cette insécurité, de nombreux citoyens et entrepreneurs fuient la capitale pour s’installer dans des zones plus stables. Un exode qui, malgré son caractère dramatique, pourrait ouvrir la voie à un développement accéléré du Grand Nord et du Grand Sud.

Un exode forcé aux effets économiques potentiels
Port-au-Prince, 13 mars 2025 – La migration interne provoquée par l’insécurité profite aux villes comme Cap-Haïtien, Les Cayes et Jérémie, qui attirent désormais familles, professionnels et investisseurs en quête de stabilité.
« Cet exode peut favoriser une meilleure répartition de la population et des investissements, réduisant ainsi la pression sur Port-au-Prince », analyse Jean-Robert Michel, expert en gestion territoriale. Cette dynamique pourrait accélérer la décentralisation économique du pays, longtemps concentrée sur la capitale.
Des opportunités pour les régions
Le déplacement des populations et des capitaux vers le Grand Nord et le Grand Sud pourrait stimuler plusieurs secteurs clés :
Infrastructures : l’afflux de nouveaux habitants nécessitera des investissements dans les routes, l’énergie et les services publics, favorisant ainsi l’emploi local.
Agriculture et tourisme : ces régions, riches en terres fertiles et en sites historiques, pourraient tirer profit d’une main-d’œuvre qualifiée et de nouveaux financements.
Enseignement supérieur et innovation : des institutions comme l’Université d’État d’Haïti (campus de Limonade) pourraient devenir des pôles de recherche et de développement.
Une crise migratoire sans précédent
Selon l’ONU, plus de 700 000 personnes ont été déplacées en 2024, dont la moitié sont des enfants. 75 % des déplacés vivent désormais en province, avec 45 % concentrés dans le Grand Sud.
À Port-au-Prince, la situation reste critique : un quart des déplacés s’entassent dans des sites surpeuplés, privés d’accès aux services de base.
Un défi pour l’État haïtien
Si cet exode représente une opportunité, il pose aussi des défis majeurs. Marie-Claire Saintil, spécialiste en développement durable, met en garde :
« Sans une politique de décentralisation et des investissements stratégiques, ce déplacement interne risque d’aggraver les inégalités régionales. »
Le Grand Nord et le Grand Sud disposent des ressources nécessaires pour devenir des pôles économiques. Mais sans une action coordonnée entre l’État, le secteur privé et la société civile, cette migration forcée pourrait se transformer en crise sociale.
« Il ne s’agit pas seulement de fuir l’insécurité, mais de bâtir un avenir plus équilibré pour Haïti », conclut Jean-Robert Michel.
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)
Bon te kwè se nan tout 10 depatman an ensekirite-a ye , sof potoprens plis frape pou moman sa yo , epim tande gen depatman ki pi stab. An… Genyen ki stab, zòn sa yo bon yo menm..?