8 Mars en Haïti : le cri des femmes oubliées

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Par Wandy CHARLES
Ailleurs, la Journée internationale des droits de la femme célèbre les avancées vers l’égalité. En Haïti, elle est marquée par l’effroi. Ici, les femmes ne revendiquent pas seulement des droits, elles réclament le droit d’exister.

Depuis des décennies, les Haïtiennes luttent pour leur émancipation. Mais ces trente dernières années, leur combat s’est transformé en une lutte pour la survie. Chaque jour, elles affrontent une insécurité terrifiante, exacerbée par l’effondrement de l’État et la montée en puissance des gangs armés.
Elles sont kidnappées, violées, torturées. Chassées de chez elles, réduites à l’errance dans des camps de déplacés où elles survivent dans des conditions infrahumaines. Elles sont des proies, des cibles faciles d’une violence aveugle. Leurs maris, leurs enfants, leurs proches sont exécutés sous leurs yeux, quand ce ne sont pas elles-mêmes qui tombent sous les balles des criminels.
Dans une société où la parité demeure une illusion, où l’égalité est un concept vidé de son sens, les femmes haïtiennes continuent de subir la pire des injustices : l’indifférence. L’État est absent. La justice est un mirage. Certaines organisations n’attendent que le 8 mars pour publier une note, afficher un slogan, puis disparaître jusqu’à l’année suivante.
Mais jusqu’à quand ? Jusqu’où faudra-t-il descendre avant que l’on entende enfin leur détresse ? Ce 8 mars ne doit pas être une simple commémoration. Il doit être un cri d’alarme, un appel à la conscience collective. Il faut dire haut et fort que la situation est intolérable. Le droit fondamental de vivre sans peur ne devrait pas être un privilège, mais une garantie pour toutes.
Aujourd’hui, plus que jamais, les femmes haïtiennes ont besoin de sécurité, de protection, de justice. Elles ne demandent pas des faveurs. Elles exigent ce qui leur revient de droit : la dignité, le respect et la paix. Et cela, pas seulement pour une catégorie de femmes, mais pour chacune d’entre elles : de la « Madan Sara » à la femme d’affaires.
Vant Bèf Info (VBI)