Haïti : Les enfants abandonnés dans les zones de conflits, une bombe à retardement

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Ces derniers temps, Haïti traverse des périodes de turbulences profondes et continues, marquées par la violence exacerbée des gangs armés,qui terrorisent en toute impunité la population haitienne, notamment celle de la zone métropolitaine de Port-au-prince vient s’ ajouter l’instabilité politique qui complique le quotidien des enfants, déjà confrontés à une pauvreté extrême,.Ils se retrouvent désormais au cœur d’une guerre qui anéantit leurs rêves d’avenir et compromet leur développement.

Port-au-prince, le 8 mars 2025.
Les enfants, un pilier important négligé et livré aux expériences malsaines
Dans les zones controlées par les gangs armés, les enfants sont souvent témoins de scènes de violences telles que; meurtres, enlèvements, violences physiques. Cette situation créé un traumatisme durable qui aura de graves impacts sur le developpement de ces enfants privés de tout.
» Les ghétos ont ses propres principes. Si on ne veut pas être tué, on doit se comporter comme un enfant de coeur », a déclaré un enfant de 13 ans qui habitait autre fois dans le quartier de Pierre 6, une localité située sur la route nationale . Il a affirmé qu’il a déjà assisté à plusieurs scènes de meurtres avant de laisser la zone.
» Ce sont des expériences que je peux qualifier de mauvaises, mais qui ont marqué toute mon existence. Même quand j’ai laissé la zone, je ressasse ces souvenirs douloureux » a t-il ajouté
En dépit de tout , il espère regagner les bancs de l’école pour qu’il puisse réaliser son rêve de devenir médecin.
Un droit fondamental bafoué
Selon l’UNICEF, plus de 60% des enfants vivant dans ces zones ne vont plus à l’école, et beaucoup d’entre eux ont été déplacés à cause de la persistance des actes de violence et ont peur d’être victimes. Nombreux sont ceux qui n’ont plus de repères dans leur quotidien, pris en étau entre le désir de survivre et la crainte de l’avenir.
» Nous voulons toujours aller à l’école. Mais nous ne pouvons pas. Non seulement nos parents n’ont pas assez d’argent pour la scolairité ,mais des tirs à répetion nous obligent à abandonner pour éviter d’être victimes de balles perdues, » a raconté Naïka, une fillette de 11 ans qui, après sa déclaration, a repris le populaire refrain » Ayiti cheri pi bèl peyi pase ou nan pwen . »
Le visage defait ,cette fillette fait le tour de la place publique de Canapé-vert. Elle a avoué qu’elle se déplace toutes les 13 heures pour eviter de croiser les regards de ses camarades sur la place. » Mal vêtue, elle se sent tenaillée par un sentiment d’oppobre.
Les écoles sont des cibles privilégiées pour les bandes armées, paralysant leur fonctionnement et les enfants sont souvent recrutés et se retrouvent au cœur de ce cycle de violence.Alors les jeunes eux-mêmes, sont, soit forcés de fuir, soit entraînés dans des activités criminelles. Un grand nombre d’entre eux sont exposés à des pratiques traumatisantes, telles que le travail forcé, l’exploitation sexuelle, entre autres.
L’incapacité des autorités face à cette crise.
La dégradation des institutions publiques a amplifié la crise. Les autorités haïtiennes, , ont du mal à répondre à l’ampleur de la violence, laissant les enfants continuellement exposés .Certains sont contraints de vivre dans des camps de déplacés, insalubres et saturés. L’accès à l’éducation, à la santé, à la nourriture et à l’eau potable est quasi inexistant dans de nombreuses régions du pays.
» L’Etat est en faillite, alors qu’il devrait proteger les enfants face aux violences des gangs dont ils sont exposés », a déploré un citoyen qui dirige un centre de deplacés de Port-au-prince, exigeant une meilleure prise en charge au bénéfice des enfants vulnérables.
Une génération sacrifiée et traumatisee.
La génération d’enfants grandissant en Haïti aujourd’hui, risque d’être marquée à jamais par ce climat de violence et de privation. Le traumatisme psychologique des enfants victimes de ces conflits armés est profond et souvent négligé.
» L’impact à long terme sur la santé mentale des enfants haïtiens est difficilement mesurable, » a souligné Délice, un etudiant finissant en psychologie à la Faculté des Sciences Humaines (FASCH) de l’Université d’Haiti (UEH) et affirme que ces enfants sont susceptibles de développer des troubles anxieux, des phobies, des dépressions et des comportements violents.
Donc les adolescents font face à une absence de perspectives d’avenir et sont devenus vulnérables à l’intégration dans les gangs armés qui pourrait causer plus de mal au pays, puisque les gangs armés sont sur le point d’être renforcé,. » a-t-il ajouté en s’appuyant sur les differents rapports des organisations de défense des droits humains et des organisations internationales, relatifs aux déplacés internes qui sont majoritairement des enfants
L’étudiant croit que l’Etat doit prendre de bonnes décisions pour une solution durable en vue d’éviter le pire.
Les enfants d’Haïti sont pris en otage et représentent une génération sacrifiée. Les violences auxquelles ils sont exposés risquent de les marquer à vie, menaçant leur avenir. Quand l’État assumera t-il ses responsabilités en vers ces innocents qui périssent, notamment dans les quartiers populaires? La
Lutte contre le banditisme doit être menée sur tous les fronts, à commencer par l’encadrement , la protection des enfants des influences criminelles, pour que leur avenir soit assuré .
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)