Haïti engage une firme de lobbying aux États-Unis pour $ 35.000 par mois, sans explication officielle

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Le gouvernement haïtien a signé un contrat d’un an avec Continental Strategy, une firme de lobbying basée à Washington, dirigée par Carlos Trujillo, ancien ambassadeur de Donald Trump auprès de l’Organisation des États américains (OEA). D’un montant de 35 000 dollars par mois, cet accord vise à renforcer les relations d’Haïti avec les États-Unis, à promouvoir les investissements et à soutenir la reprise économique du pays, selon le Miami Herald.

Un contrat signé en toute discrétion

Port-au-Prince, 6 mars 2025 – Le contrat, signé le 7 février par le Premier ministre Alix-Dider Fils-Aimé et enregistré le 24 février par Trujillo, n’a fait l’objet d’aucune communication officielle des autorités haïtiennes. Il mentionne que Continental Strategy défendra les intérêts d’Haïti auprès des décideurs américains, mais sans préciser les mesures concrètes qui seront mises en place.

Cette absence de transparence suscite des interrogations, alors que le pays fait face à une crise sécuritaire majeure, marquée par l’emprise croissante des gangs et l’incertitude politique. Avec plus d’un million de déplacés internes et un calendrier électoral incertain, la pertinence d’un tel engagement financier pose question.

Un lobbying aux objectifs flous

En comparaison, le Guyana, qui a également engagé Continental Strategy, a signé un contrat de 50 000 dollars par mois pour six mois afin de défendre ses intérêts face aux tensions territoriales avec le Venezuela. Une stratégie clairement définie, contrairement à Haïti, où les objectifs du lobbying restent vagues.

« Sans une feuille de route précise, ce type de contrat pourrait davantage servir des intérêts privés que l’intérêt national », estime Sauveur Pierre Étienne, ancien candidat à la présidence. Une préoccupation partagée par Julio Volcy, acteur de la société civile, qui s’interroge sur la pertinence d’une telle dépense alors que les autorités peinent à gérer la crise sécuritaire.

Quel impact pour Haïti ?

Si ce contrat vise à améliorer l’image d’Haïti auprès des décideurs américains, son efficacité reste incertaine. Pour l’instant, aucune annonce concrète n’a été faite sur d’éventuels résultats attendus. Dans un contexte de crise économique et politique aiguë, le recours à une firme de lobbying sans communication officielle alimente les doutes sur les véritables priorités du gouvernement de transition.

Wideberlin Senexant
Vant Bèf Info (VBI)
Avec Miami Herald