Haïti : Quand la violence des gangs conduit à l’abandon des institutions publiques

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Depuis plus d’un an, la montée en puissance des gangs armés en Haïti, a plongé le pays dans une crise sécuritaire sans précédent. De nombreuses institutions publiques, autrefois symboles de l’autorité de l’État, ont été contraintes à l’abandon. Certaines ont été vandalisées, d’autres incendiées, tandis que plusieurs bâtiments servent désormais de refuge aux déplacés internes, chassés de leurs quartiers par la violence.

Des bâtiments stratégiques livrés à l’abandon
Port-au-Prince le 3 mars 2025: Notre rédaction a recensé plusieurs institutions étatiques qui ne fonctionnent plus dans leurs locaux en raison de l’insécurité. Parmi elles, figurent des bâtiments clés tels que :
- Les nouveaux bâtiments de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) et la direction générale des impôts (DGI), désertées sous la menace des gangs.
- La Cour de Cassation, temple de la justice haïtienne, désormais inoccupée.
- L’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA), annexe Delmas 17, lui aussi livré à l’abandon.
- Le local de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) à Bourdon.
- Le Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC) à Delmas 33, dont les activités sont perturbées à cause l’envahissement récent des déplacés de Delmas 30 et ses environs.
- Le Parquet de Port-au-Prince et la Primature au Bicentenaire, deux édifices emblématiques de l’État, devenus inaccessibles.
- Les Tribunaux de paix de Delmas et de Port-au-Prince, paralysés par la violence ambiante.
En parallèle, d’autres institutions comme le Musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH), le Palais National, le Ministère du Commerce et de l’Industrie, le Ministère du Tourisme et le Ministère de la Défense, situés aux abords du Champ de Mars, sont sous la menace constante des gangs qui sévissent dans la capitale.
Des déplacés internes occupant les bâtiments publics
Avec l’intensification de la violence, plusieurs centaines de familles ont trouvé refuge dans certains édifices étatiques, dont les locaux du ministère de la Communication à Bois Verna. Jenny, une mère de famille ayant fui Carrefour-Feuilles après l’incendie de sa maison, témoigne :
« Nous avons tout perdu. On n’a pas d’autre choix que de venir ici. Nous dormons à même le sol, sans eau ni électricité. Mais au moins, on est en vie. »
Même constat pour Jean-Robert, un ancien commerçant dont le magasin a été pillé par des gangs :
« Avant, je payais mes impôts à la DGI, et régler d’autres formalités administratives. Aujourd’hui, je vis sous des tentes, c’est un cauchemar. »
L’effondrement de l’autorité de l’État
Cet abandon des institutions publiques traduit l’ampleur de la crise. L’État semble incapable de restaurer son autorité face à des gangs qui dictent désormais leur loi dans plusieurs zones de la capitale.
Selon un analyste en sécurité qui a gardé l’anonymat, contacté par notre rédaction
« L’État perd du terrain chaque jour. Les gangs ne se contentent plus d’attaquer, ils occupent et contrôlent des zones stratégiques, forçant les institutions à se replier. Cette situation ne peut que fragiliser davantage le pays. »
Quelle issue pour Haïti ?
Face à cette situation alarmante, les Haïtiens s’interrogent : comment le pays peut-il sortir de cette spirale de violence ? Alors que les appels à une intervention nationale et internationale se multiplient, la population, continue de vivre dans l’angoisse.
Les institutions publiques pourront-elles un jour rouvrir leurs portes ? L’État parviendra-t-il à reprendre le contrôle intégral de son territoire ? En attendant des réponses, à ces questions, la population haïtienne subit chaque jour les affres d’une crise multidimensionnelle, pénalisant Haïti, pourtant bénéfique à quelques uns.
Judelor Louis Charles
VANT BÈF INFO (VBI)
Nou pat konn si se konsa sa t’ap vini ? Radòte mezi nou kapab, sa pa ka anpeche sa k’ap fèt la kontinye fèt . Paske lespri pwomèt lave Ayiti nan tout sans. .