Qu’en est-il des spécialistes de sécurité engagés par Garry Conille ?
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Alors que l’insécurité s’intensifie en Haïti, une question s’impose dans l’opinion publique : qu’en est-il des spécialistes en sécurité recrutés par l’ex-Premier ministre Garry Conille pour épauler la Police nationale d’Haïti (PNH) ? Alors que les gangs armés multiplient les attaques, leur présence sur le terrain demeure un mystère.
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Mercenaires ou formateurs ?
Port-au-Prince, le 26 février 2025 –Lors d’une rencontre tenue le 4 novembre 2024 avec trois membres du Conseil présidentiel de transition (CPT), Garry Conille s’était défendu face aux rumeurs de déploiement de mercenaires étrangers. Selon lui, ces individus appartiennent à Studebaker Defense Group, une société de sécurité américaine, engagée pour former les forces de l’ordre haïtiennes. Malgré ces explications, les zones d’ombre persistent. Un membre du CPT, sous couvert d’anonymat, a reconnu un « déficit de communication », promettant que « l’affaire est sur le point d’être élucidée ». Pourtant, près de quatre mois plus tard, les questions demeurent.
Des formateurs invisibles ?
Sur le terrain, aucun signe de ces experts. La police, toujours en sous-effectif, semble livrée à elle-même face aux assauts des gangs. Cette absence soulève l’indignation de plusieurs acteurs de la société civile.
Pierre-Louis Jean, militant des droits humains, s’interroge :
« Nous n’avons jamais vu ces formateurs. Si leur mission est d’épauler la PNH, où sont les résultats ? La police reste débordée et mal équipée. Travaillent-ils dans l’ombre ou n’ont-ils jamais réellement pris leurs fonctions ? »
Même frustration du côté de Marie-Josée Augustin, activiste citoyenne :
« On nous parle de renforcement des forces de sécurité, mais la réalité est tout autre. Les policiers tombent sous les balles, sans renfort ni stratégie visible. Le peuple haïtien mérite des réponses claires. »
Entre silence officiel et détresse nationale
Alors que le nombre de déplacés augmente et que des zones entières échappent au contrôle de l’État, le silence des autorités alimente la méfiance. Derrière les promesses, certains craignent un écran de fumée politique visant à calmer les esprits sans apporter de solutions concrètes. Pendant ce temps, la criminalité explose et la PNH, plus que jamais, a besoin d’un soutien palpable.
Tant que ces spécialistes resteront introuvables, une question continuera de hanter l’opinion publique : sont-ils jamais été là ou ne sont-ils qu’une simple illusion ?
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)