Guerre en Ukraine : Trump met Kiev sous pression et réclame des concessions économiques
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Washington, 23 février 2025 – Trois ans après le début de la guerre en Ukraine, Donald Trump redéfinit la politique américaine dans le conflit. Le président des États-Unis exige des retours économiques en échange de son soutien, réclamant notamment un accès privilégié aux minerais stratégiques ukrainiens. Cette posture, marquée par un rapprochement avec Moscou, suscite l’inquiétude des alliés européens.
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Lors d’un discours prononcé samedi 22 février devant les conservateurs à Washington, Donald Trump a justifié son approche par des considérations financières. « Nous avons dépensé près de 500 milliards de dollars pour cette guerre. Il est temps que les États-Unis récupèrent leur argent », a-t-il déclaré, estimant que son pays ne peut plus « payer pour une guerre qui ne le concerne pas » sans contrepartie. L’administration américaine conditionne désormais son aide à des concessions ukrainiennes, pointant la dépendance de Kiev à l’assistance occidentale. « L’Ukraine n’a pas de carte en main », a insisté Trump, pressant Volodymyr Zelensky d’accepter un compromis.
Au cœur des discussions figure l’exploitation des ressources minières ukrainiennes, essentielles pour les industries technologique et militaire américaines. Selon Steve Witkoff, envoyé spécial de Trump au Moyen-Orient, un accord pourrait être signé dans les jours à venir, garantissant aux entreprises américaines un accès prioritaire à ces minerais. Cette perspective, mal accueillie à Kiev, fait craindre un pillage économique sous pression diplomatique.
Ce changement de cap à Washington, préoccupe les partenaires européens de l’Ukraine. Emmanuel Macron et Keir Starmer, Premier ministre britannique, sont attendus cette semaine aux États-Unis pour dissuader Trump de relâcher la pression sur Moscou. Londres, de son côté, a annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie, dénonçant une possible « capitulation forcée » de l’Ukraine sous l’influence américaine. « C’est le moment de serrer la vis contre la Russie de Poutine, pas de négocier à ses conditions », a martelé le chef de la diplomatie britannique, David Lammy.
Sur le terrain, l’armée russe renforce ses offensives dans l’Est ukrainien, profitant des incertitudes diplomatiques. À Kiev, les autorités redoutent qu’un accord avec Washington n’aboutisse à des concessions territoriales et affaiblisse la souveraineté nationale. Si l’ONU insiste sur le respect des frontières ukrainiennes, le projet américain ne mentionne pas clairement l’intégrité territoriale de l’Ukraine, un flou qui inquiète. « Une bonne idée », a ironisé Vassili Nebenzia, représentant russe à l’ONU.
Alors que la Russie gagne du terrain, l’Ukraine se retrouve face à un choix cornélien : céder aux exigences américaines pour préserver son soutien militaire ou risquer l’isolement diplomatique. Dans ce contexte tendu, les prochaines semaines seront cruciales pour l’avenir du conflit. Entre pragmatisme économique à Washington et inquiétudes européennes, l’équilibre des forces est plus incertain que jamais.
Wideberlin SENEXANT
Vant Bèf Info (VBI)
Presse internationale