Les premiers déportés de l’administration Trump débarquent au Cap-Haïtien dans l’indifférence
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Un vol en provenance des États-Unis a atterri ce mardi à l’aéroport du Cap-Haïtien avec à son bord les premiers Haïtiens expulsés sous l’administration de Donald Trump. Cette opération marque le début d’une vague d’expulsions visant les immigrés en situation irrégulière ainsi que ceux ayant purgé des peines de prison pour des infractions criminelles.
Une arrivée dans l’isolement et la précarité
Cap-Haïtien, 4 janvier 2025 – Dès leur descente d’avion, les déportés ont été brièvement pris en charge par l’Office national de la Migration (ONM), qui leur a remis une aide financière symbolique de 5 000 gourdes. Mais pour beaucoup, cette assistance s’avère insuffisante. Sans réseau familial ni ressources, ces rapatriés sont livrés à eux-mêmes dans un pays qu’ils ont parfois quitté depuis des décennies.
Un accueil improvisé, une prise en charge inexistante
Malgré les annonces répétées de Washington, aucune mesure d’accompagnement n’a été mise en place par les autorités haïtiennes pour faciliter leur réinsertion. Aucun centre d’accueil, aucun programme d’aide, aucun suivi psychologique. L’absence totale d’anticipation est d’autant plus frappante que deux ministres haïtiens – ceux des Affaires étrangères et des Haïtiens vivant à l’étranger – étaient en déplacement aux États-Unis la semaine dernière, sans qu’aucune initiative concrète n’ait été prise pour négocier un cadre de retour plus structuré.
Une vague d’expulsions qui inquiète
Face à cette situation, des organisations comme le Centre pour la Protection des Déportés (CPD) dénoncent l’inaction et l’improvisation du gouvernement haïtien. Alors que de nouvelles expulsions sont attendues dans les semaines à venir, la gestion actuelle laisse présager un afflux massif de rapatriés sans aucun mécanisme d’intégration.
Déjà fragilisée par une crise économique et sécuritaire majeure, Haïti peut-elle absorber ces retours forcés ? Le gouvernement prendra-t-il enfin ses responsabilités pour organiser un accueil digne et structuré ? Pour l’instant, le silence et l’indifférence restent les seules réponses apportées à ces citoyens en détresse.
Judelor Louis Charles
Vant Bèf Info (VBI)