Colombie : 80 morts et 11 000 déplacés dans des affrontements sanglants entre l’ELN et les dissidents des FARC

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La région du Catatumbo, à la frontière entre la Colombie et le Venezuela, est en proie à une vague de violence meurtrière. Les affrontements entre l’Armée de libération nationale (ELN) et des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont causé la mort de plus de 80 personnes et forcé près de 11 000 civils à fuir leurs foyers, selon les autorités locales.

Bogotá, le 20 janvier 2025. – Le Catatumbo, connu pour sa production massive de cocaïne, est depuis longtemps disputé par les groupes armés illégaux. La reprise des combats entre l’ELN et les dissidents des FARC met fin à une trêve fragile et suspend les négociations de paix engagées par le président Gustavo Petro. William Villamizar, gouverneur de Norte de Santander, a dénoncé « une tragédie humaine sans précédent », tandis qu’Iris Marin, du Bureau du médiateur, a qualifié la situation de l’une des pires crises humanitaires que la région ait connues.

Les déplacés, majoritairement des femmes et des enfants, ont trouvé refuge dans des abris de fortune à Tibu. « Nous avons tout laissé derrière nous pour sauver nos vies », raconte Carmelina Perez, une grand-mère ayant fui avec ses petits-enfants. Les conditions dans les camps temporaires sont déplorables, avec un accès limité à la nourriture et aux soins.

Face à l’urgence, l’armée a déployé plus de 5 000 soldats pour tenter de sécuriser la région. Le président Petro, qui avait fait de la paix une priorité, a fermement condamné les actions de l’ELN, les qualifiant de « crimes de guerre ». Cette escalade illustre les défis persistants d’un pays marqué par des décennies de conflit, malgré l’accord de paix historique signé en 2016 avec les FARC.

Le gouvernement colombien prévoit de porter l’affaire devant le Conseil de sécurité des Nations unies, espérant mobiliser la communauté internationale pour freiner les exactions.

Alors que la crise humanitaire s’intensifie, le président Gustavo Petro est attendu en Haïti cette semaine, avec une visite prévue dans la ville de Jacmel, sur fond de pressions croissantes pour rétablir la paix dans son propre pays.

Widberlin Senexant

Vant Bèf Info (VBI)
Avec France 24

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