Haïti : 15 ans après le séisme, la vulnérabilité sismique persiste, selon Claude Prépetit
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Quinze ans après le séisme de 2010, Haïti demeure exposée à des risques sismiques majeurs. Claude Prépetit, ingénieur géologue et directeur général du Bureau des Mines, a exprimé ses inquiétudes face à cette vulnérabilité persistante.
Delmas, le 12 janvier 2025 – Pour rendre hommage aux victimes du séisme du 12 janvier 2010 et évaluer les progrès réalisés depuis cette tragédie, le parti Les Engagés pour le Développement a organisé une conférence-débat à son siège, situé à Delmas 58. Le professeur Claude Prépetit, ingénieur géologue et expert en géosciences, était l’intervenant principal. Devant un auditoire composé majoritairement de jeunes étudiants, il a évoqué les dégâts humains et matériels causés par le séisme de 2010, les études menées pour mieux appréhender et se préparer aux risques sismiques, ainsi que la vulnérabilité du pays 15 ans après cette catastrophe.
Il a expliqué que, malgré la mise en place de certains outils, ceux-ci ne sont pas appliqués efficacement.
Le Code national du bâtiment, qui fixe les normes de construction adaptées aux risques sismiques, reste largement inutilisé. Les municipalités, a-t-il souligné, ne vérifient pas suffisamment le respect des normes parasismiques lors de l’octroi des permis de construire.
En matière d’aménagement du territoire, les études menées par le Comité interministériel d’aménagement du territoire (CIAT) n’ont pas été suivies.
Claude Prépetit a déploré que les efforts de reconstruction et de prévention des risques sismiques soient restés insuffisants face aux défis naturels auxquels le pays est confronté.
Il a également signalé que la violence des gangs a considérablement réduit les ressources financières destinées à la lutte contre les risques sismiques.
Les gangs armés ont contraint de nombreuses personnes à fuir vers des zones telles que Delmas et Pétion-Ville, qui ne sont pas à l’abri des séismes, notamment Laboule, où se trouve une faille sismique active.
Par ailleurs, des hôpitaux, des écoles, des institutions publiques et des universités ont endommagé les nouveaux bâtiments parasismiques construits dans le centre-ville de Port-au-Prince. La forte concentration de population dans ces zones, expose le pays à de lourdes pertes humaines et à des dégâts matériels considérables, a expliqué Claude Prépetit.
Pour conclure, il a insisté sur l’importance de rétablir une stabilité politique, de résoudre le problème de l’insécurité et de permettre aux citoyens ainsi qu’aux institutions de fonctionner normalement, sans avoir à fuir devant les gangs armés.
Les participants ont exprimé leur gratitude envers Claude Prépetit pour sa présentation claire et bien structurée, qui a permis une meilleure compréhension des risques sismiques auxquels Haïti demeure exposée.
Jean Allens Macajoux
Vant Bèf Info (VBI)