Insécurité : OCHA-Haïti alerte sur une recrudescence de la violence à Port-au-Prince

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La situation sécuritaire dans la région métropolitaine de Port-au-Prince continue de se dégrader, selon un rapport alarmant publié par l’Office des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA-Haïti) le 17 décembre 2024. Ce document révèle une escalade des violences armées, accompagnée de conséquences humanitaires désastreuses pour les civils.

Port-au-Prince, mercredi 18 décembre 2024

Entre les 6 et 7 décembre, une attaque d’une extrême violence a été menée par un chef de gang contrôlant le quartier de Wharf Jérémie, à Cité Soleil. Selon le rapport, cette offensive a fait au moins 184 victimes, parmi lesquelles de nombreuses personnes âgées, accusées de sorcellerie. Ce massacre, qualifié de barbarie sans précédent, illustre l’impunité croissante des groupes armés dans la région.

Dans les jours qui ont suivi, d’autres quartiers de la capitale, tels que Poste Marchand, Fort National, Christ-Roi, et Delmas 19, ont également été la cible de violences similaires. Ces attaques ont entraîné le déplacement forcé de 4 726 personnes. Ces familles ont trouvé refuge dans sept sites d’hébergement provisoire dont trois ont été créés en urgence pour répondre à cette nouvelle crise.

Dans son rapport, OCHA décrit également des affrontements violents survenus dans des zones sensibles comme Delmas 30, 32, 19 et Nazon. Ces combats ont causé de nombreuses pertes humaines, aggravant davantage la situation déjà critique dans ces quartiers.

Les civils sont pris au piège dans une spirale de violence incessante. La vulnérabilité de la population atteint des niveaux alarmants, peut-on lire dans le document.

Impact sur l’aide humanitaire

Face à l’insécurité, plusieurs organisations humanitaires ont dû interrompre leurs opérations dans certaines zones de la capitale. Médecins Sans Frontières (MSF) par exemple, a suspendu ses activités pendant 22 jours après avoir été directement menacée. Bien que l’ONG ait repris ses soins médicaux le 11 décembre ses services d’ambulance restent suspendus en raison des risques élevés pour le personnel.

Une capitale paralysée

L’impact de cette insécurité dépasse le cadre humanitaire. L’aéroport international Toussaint Louverture et l’aérogare Guy Malary ont rouvert le 11 décembre après plusieurs jours de fermeture, mais les compagnies aériennes commerciales tardent à reprendre leurs opérations régulières, invoquant des préoccupations persistantes concernant la sécurité.

Une crise sans issue immédiate

Alors que la population de Port-au-Prince continue de vivre sous la menace constante des groupes armés, les autorités haïtiennes et les organisations internationales peinent à contenir cette crise. Les déplacements massifs, les affrontements armés et l’incapacité des services de base à répondre aux besoins croissants compliquent davantage les efforts de stabilisation de la capitale.

La communauté internationale reste mobilisée, mais, selon les experts, une réponse durable à cette crise nécessitera des actions coordonnées pour rétablir la sécurité et renforcer les institutions locales.

Judelor Louis Charles

VANT BÈF INFO (VBI)

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