Haïti : Une nation en otage des gangs et de la violence
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Depuis plusieurs années, Haïti traverse une crise insoutenable, marquée par une détérioration dramatique de la situation sécuritaire. Le pays est plongé dans une crise humanitaire et sécuritaire profonde, où les gangs armés exercent une emprise terrifiante sur la population, multipliant attaques, enlèvements et violences sexuelles.
Port-au-Prince, le 16 décembre 2024._Depuis le début de l’année, plus de 5 000 personnes ont été tuées en Haïti par des gangs armés, qui contrôlent environ 85 % de la capitale, Port-au-Prince. Cette hégémonie des groupes criminels met la population sous une pression constante.
Face à cette réalité, la communauté internationale, notamment l la communauté
des États latino-américains et caribéens (CELAC), tente de déployer des efforts pour aider le pays à sortir de cette crise. Cependant, les résultats tardent à se faire sentir.
Malgré des interventions des forces de l’ordre, comme l’élimination récente de plusieurs bandits, dont Kendy, alias « Jeff Mafia », un membre du réseau dirigé par Jimmy Chérizier, alias « Barbecue », la terreur persiste. Les habitants de Port-au-Prince restent désespérés, faute d’un véritable changement.
Les gangs continuent de semer la terreur. Récemment, plusieurs quartiers de la capitale ont été la cible d’attaques. L’hôpital Bernard Mevs a été attaqué à deux reprises, la dernière a eu lieu ce lundi 16 décembre. Une ambulance a été incendiée, et seules les interventions des pompiers ont empêché l’incendie de se propager.
Dans le quartier de Post-Marchand, des habitants ont été contraints de fuir sous les tirs nourris des bandits. À Delmas 19 et dans les zones avoisinantes, les attaques criminelles et les incendies de véhicules alimentent une psychose de peur permanente.
La Mission multinationale de Soutien à la Sécurité : un impact limité
Depuis juin, un contingent kenyan de la Mission multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) a été déployé, renforcé par des policiers des Bahamas, du Belize et de la Jamaïque. Actuellement composée de 430 agents, cette force étrangère peine néanmoins à contenir la violence endémique.
Le gouvernement haïtien semble dépassé, incapable de répondre efficacement à cette crise. Entre attaques répétées et massacres, aucune action concrète ne semble prise pour sortir le pays de ce marasme. Cette inaction aggrave le désespoir d’une population déjà meurtrie par des années de violence et de misère.
Alors qu’Haïti s’enfonce chaque jour davantage dans le chaos, l’urgence d’une réponse nationale et internationale coordonnée se fait sentir. Il y va de la survie d’un peuple en quête de sécurité et de dignité.
Likenton JOSEPH
Vant Bèf Info (VBI)