75 000 Haïtiens rapatriés en deux mois : un bilan préoccupant

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Depuis le 2 octobre, les autorités dominicaines intensifient leur politique de rapatriement massif des migrants haïtiens en situation irrégulière. Plus de 75 000 Haïtiens ont été expulsés du territoire dominicain au cours des deux derniers mois, selon les chiffres officiels de la Direction générale des migrations (DGM).

Rien que pour la semaine du 3 au 9 décembre, ce sont plus de 7 000 personnes qui ont été refoulées vers Haïti, souvent dans des conditions qualifiées d’inhumaines et dégradantes. Les témoignages recueillis auprès des migrants dénoncent des humiliations, des traitements abusifs, ainsi que des violations flagrantes de leurs droits fondamentaux.

Cette politique migratoire, décidée lors d’un Conseil de défense et de sécurité nationale présidé par le chef de l’État dominicain Luis Abinader, vise à expulser jusqu’à 10 000 migrants haïtiens par semaine. L’annonce, faite début octobre, s’inscrit dans une stratégie plus large de contrôle de l’immigration en République dominicaine, alimentant des tensions déjà vives entre les deux nations partageant l’île d’Hispaniola.

Une réponse haïtienne jugée insuffisante

Face à cette crise humanitaire, la réaction des autorités haïtiennes reste timide. Le Conseil présidentiel de transition (CPT) présidé par Lesly Voltaire, n’a pour l’heure pris aucune mesure concrète pour défendre les droits des migrants ou pour gérer l’afflux massif de rapatriés aux points frontaliers. Les initiatives se limitent à des communiqués de presse, alors que des milliers de familles rapatriées peinent à trouver refuge et assistance sur le territoire national.

Une crise aux multiples enjeux

La situation soulève des préoccupations majeures, tant sur le plan des droits humains que sur celui de la gestion migratoire et des relations bilatérales entre Haïti et la République dominicaine. En attendant une réponse coordonnée et efficace, les migrants haïtiens continuent de subir les conséquences de cette politique de rapatriement massive, souvent dans l’indifférence internationale.

Lanois Camilus ALCIDOR

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