29 ans de lutte : les femmes haïtiennes ne baissent pas les bras

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Elles étaient là, assises côte à côte, les poings levés dans les discours, les regards portés vers l’histoire. À l’hôtel Karibe, ce mercredi 9 avril, militantes, anciennes ministres, diplomates et anonymes ont répondu à l’appel du Ministère à la Condition féminine et aux droits des femmes (MCFDF) pour marquer la journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes. Vingt-neuf ans de lutte, et toujours la même urgence : exister, résister, reconstruire.

Pétion-Ville, 10 avril 2025 – Au micro, Pédrica Saint-Jean, la ministre en poste, a brisé le silence sur celles qu’on oublie souvent : les femmes déplacées, chassées de chez elles par la violence des gangs. « Elles sont livrées à elles-mêmes, vulnérables, mais toujours debout », a-t-elle déclaré, appelant à une action rapide et coordonnée pour leur venir en aide. Dans la salle, le message résonne fort, entre les visages crispés et les applaudissements nourris.

Parmi les invités, figurent des personnalités telles que: Louis Gérald Gilles, conseiller-président, ainsi que d’anciennes titulaires du ministère, des représentantes de l’ONU, du BINUH, et plusieurs organisations féministes. Toutes étaient venues saluer la route parcourue, et celle qu’il reste à faire.

Mais au-delà des figures officielles, ce sont surtout les voix des militantes de terrain qui donnent le ton de la journée. Elles rappellent les combats d’hier, mais aussi ceux d’aujourd’hui : accès à la santé, justice pour les victimes de violences, reconnaissance économique, égalité politique. « La lutte n’est pas finie », lance une intervenante. « Elle change de visage, mais elle est partout. »
Dans un pays où les femmes paient souvent le prix fort de l’instabilité, cette journée n’a rien d’un simple rituel. C’est une balise dans la tempête. Une lumière allumée pour que le combat continue, et pour que demain, d’autres puissent marcher sur des routes moins brisées.
Floriane DORVAL
Vant Bèf Info (VBI)