276 ans après sa fondation, que reste-t-il de Port-au-Prince ?

Fondée le 13 juin 1749 par les autorités coloniales françaises, Port-au-Prince célèbre cette année ses 276 ans dans une atmosphère de désolation. Capitale historique d’Haïti, jadis symbole de rayonnement et d’autorité, elle n’est aujourd’hui plus que l’ombre d’elle-même, abandonnée à l’emprise des gangs et plongée dans une insécurité chronique.

Port-au-Prince, 13 juin 2025 — Loin de l’image d’une cité fière, les rues sont désertées, les places publiques autrefois animées réduites au silence, et la peur a remplacé la fierté. Selon les derniers rapports du Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 80 % du territoire de la capitale échappe au contrôle des autorités. Tirs nourris, barrages sauvages, déplacements forcés, pillages : le quotidien des Port-au-Princiens est devenu un cauchemar permanent.

Parmi les sites les plus symboliques de la déchéance actuelle, figurent des institutions majeures du pays. Le Palais National, cœur du pouvoir exécutif, est encerclé par des quartiers à haut risque. Le Tribunal de Première Instance, vidé de sa mission, a été relogé. L’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) a partiellement brûlé, tandis que la Faculté de Médecine et de Pharmacie est tout simplement abandonnée.

La spirale de violence a entraîné des vagues massives de déplacements internes. Des zones comme Carrefour-Feuilles, Solino, Nazon ou Delmas sont vidées de leurs habitants. Des milliers de familles vivent désormais dans des conditions précaires, entassées dans des écoles, des bâtiments publics ou privés, sans accès à l’eau, à l’électricité ni aux soins de santé.

À Martissant, Fontamara, Bel-Air et dans les différentes avenues du centre-ville, ceux qui restent cohabitent avec les gangs, souvent contraints par la peur ou par l’impossibilité matérielle de partir. Face à cette détresse humaine, l’État demeure silencieux, incapable de reprendre le contrôle ou d’offrir une réponse humanitaire structurée.

Ville historique, culturelle et intellectuelle, Port-au-Prince est aujourd’hui méconnaissable. Ses monuments sont en ruine, sa jeunesse fuit, son avenir est suspendu à l’incertitude. En ce 276e anniversaire, la question demeure : jusqu’à quand la capitale d’Haïti restera-t-elle prisonnière du chaos ?

Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)

Un commentaire

  • Didier Espérance

    13 juin 1749 ! 13 se chif ki plase pou wete sak pa pa bon pou sak bon antre . Anplis mwa jen ankò se mwa yo fete premye *solstice* la ki se * soltisce d’été* gen yon kokennchenn ènèji ki degaje nan *soltisce d’été* . Potoprens pa ta ka pa kapital , potoprens gen poul’ pi gran toujou apre lavaj la , apre triyaj la…

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