12 janvier 2010: Une date inoubliable pour des familles haïtiennes
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Ce vendredi 12 janvier 2024 marque le 14e anniversaire du passage d’un puissant séisme en Haïti. Des parents se souviennent de leurs proches disparus dans cette catastrophe ayant emporté des milliers de vies.
Port-au-Prince, le 13 janvier 2024.- Le 12 janvier 2010, les Haïtiens ont connu l’un des pires moments de leur existence. Un séisme de magnitude 7, 3 a secoué le pays notamment Port-au-Prince et quelques villes de province.
Depuis ce jour-là, de nombreuses familles sont séparées de certains de leurs membres. Plusieurs personnes sont handicapées. Qui pis est, des citoyens ont tout perdu en moins de 10 secondes.
Des parents s’en souviennent
Gina, une jeune femme nous a raconté l’histoire triste de sa sœur Joséphine, tuée à l’Université de Port-au-Prince (UP). « A cette époque nous vivions à Carrefour. Ma sœur étudiait les Sciences Comptables à l’UP. Elle a laissé la maison de très tôt comme d’habitude, pour se rendre à la Ruelle Rivière. Et depuis, nous n’avons plus eu d’elle », déplore la jeune dame le visage crispé.
Gina n’aime surtout pas parler de sa sœur ayant passé les dernières secondes de sa vie sous les décombres. Il en est de même pour les autres membres de sa famille, notamment sa mère.
Des entrepreneurs décapitalisés
En plus des pertes en vies humaines, les dégâts matériels étaient considérables. Des entrepreneurs ont tout perdu. Certains ont vu leurs entreprises effondrées. Il a fallu des efforts colossaux pour tenter de remonter la pente. Et très peu s’y sont parvenus.
Un entrepreneur qui évoluait à Gressier, ayant requis l’anonymat, nous raconte ses douloureuses expériences. « Ce jour-là, j’ai débarqué un camion de marchandises dans mon dépôt, après avoir effectué un emprunt bancaire. A quelques minutes, tout a basculé. J’ai constaté des riverains de la zone en train de piller mon dépôt, mais hélas! J’ai tout perdu, sans aucun secours », confie-t-il.
L’homme d’affaires souligne que sa famille et lui ont connu des moments difficiles en raison du non-remboursement des dettes. Il souligne que grâce à sa résilience, il a pu tenir et voir le bout du tunnel. En tant croyant, il estime que c’est Dieu qui l’a secouru et permis que son entreprise existe encore.
Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a laissé de très mauvais souvenirs dans la mémoire collective haïtienne. Plus de 300 000 personnes (chiffre officiel) ont été tuées. Tous les symboles physiques du pouvoir de l’État ont volé en éclat.
Malheureusement, aucune leçon n’a été tirée tant du côté des autorités que de la population.
Jean FRANÇOIS
Vant Bèf Info (VBI)